Auteure
Quand j’ai écrit « La Femme qui voulait vivre », j’avais le désir de décrire la vie d’une femme en privilégiant son ressenti. Comment se laissait-elle traverser par la vie à chaque instant ? Faisait-elle un grand écart entre sa vie extérieure et sa réalité intérieure ?
Je souhaitais que ce personnage ait assez de conscience pour sortir souvent de son bocal et se positionner en observateur. Je voulais également qu’elle évolue à l’intérieur d’un roman, d’où la présence d’une intrigue.


Enfin, raconter une histoire est, pour moi, une façon élégante et joyeuse de célébrer la vie. D’où mon attention portée au style du récit. Au-delà de l’histoire, un livre reste avant tout une rencontre entre un lecteur et un auteur. A l’auteur de savoir inviter le lecteur dans son monde. Pour moi, cela passe par la simplicité de la vérité, légère et profonde à la fois.
J’ai commencé l’écriture de mon second roman. C’est l’histoire d’une femme qui va tout faire pour « réussir sa vie » . Le problème est qu’elle va réussir là où les autres pensent qu’elle a échoué !
Quand je pense à mon adolescence, je sens l’odeur des livres et leur puissance sur mon imaginaire. Avec eux, le monde devenait soudain immense et tellement passionnant. Si loin de ma réalité ! Je dévorais les lignes comme un ogre ! Un jour, quand on m’a demandé quel métier je voulais faire, j’ai répondu « écrivain ». La classe a ri et ma prof a pris le temps de me faire comprendre que ce n’était pas un métier, qu’écrire était terriblement difficile. Cette voix, venue d’une adulte que je respectais beaucoup, a semé et fait fructifier une graine d’échec dans mon rêve. Il me faudra attendre plus de 30 ans pour retrouver ma spontanéité.
Aujourd’hui, j’écris non plus pour devenir « écrivain », mais pour me laisser surprendre par mes voix (voies) intérieures. Ce sont mes personnages qui me montrent le chemin. Je comprends qu’ils ont un pouvoir fabuleux. Dans toute histoire, en attirant l’attention à eux, ils nous font oublier que c’est de nous dont ils parlent ! C’est un subtil subterfuge qui me motive à écrire pour toucher notre vérité, si possible avec le sourire…